L'Intendante

Nicolas De LARGILLIERE (Paris, 1656 - 1746)
XVIIIe siècle, Paris
Huile sur toile
H. 65 cm ; L. 52 cm
Inv. 1922.1.5
Abbeville
L'Intendante
© Lynda Frenois-Cheval, musée Boucher-de-Perthes, Abbeville

Nicolas de Largillière est l'un des principaux peintres du règne de Louis XIV et de la Régence.
Il passe son enfance à Anvers et en Flandres et y débute son apprentissage de peintre dans l'atelier d'Antoine Goubau (1616-1698) dès l'âge de douze ans. Il est reçu Maître de la guilde de Saint Luc d'Anvers en 1674. Cinq ans plus tard, il fait la connaissance de Charles Le Brun (1619-1690), premier peintre du roi mais également directeur de l' Académie royale de Peinture et de Sculpture, où Nicolas de Largillière est admis en 1686.
1689 fut une date charnière au cours de sa carrière. En effet, c'est à cette époque qu'il reçoit sa première commande de la ville de Paris et devient dès lors l'un des peintres les plus demandés en France. Dix ans plus tard, il expose au Salon et est élu professeur adjoint à l'Académie, avant de devenir professeur à l'Académie royale puis recteur adjoint en 1717. Il devint ensuite Directeur de l'Académie jusqu'en 1742.
Largillière est en son temps le seul peintre français à aborder tous les genres. Toutefois, parmi les trois types de portraits existants, il privilégie les portraits intimes, laissant les portraits collectifs et les portraits d'apparat aux autres artistes de son époque. Ses modèles posent avec réalisme et sa maîtrise technique lui permettait de jouer avec les matières, les couleurs et les lumières. Ici le portrait de L'Intendante est mis en scène : sa chevelure est parsemée de fleurs et la gestuelle est choisie.


A cette période, le temps de pose du modèle était relativement court, permettant au peintre de reproduire les traits du visage, et de soumettre au commanditaire la possibilité de choisir l'attitude corporelle souhaitée parmi différentes études présentées.


Au second plan, le paysage sombre contraste avec la luminosité du personnage et de sa robe. Largillière saisit parfaitement le rendu des effets changeants des étoffes et la légèreté de la dentelle.
Si ce portrait fut longtemps interprété comme celui de Madame Cornet mère, il s'est ensuite avéré qu'il s'agissait de celui de Geneviève Houzé de la Boulay. Cette dernière est née en 1752 et devint l'épouse de Nicolas Cornet vingt ans plus tard.

Caroline Jame
Avec le concours du service éducatif du musée d'Abbeville, Laurent Lombard

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