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Qui aurait pu penser que les musées du Nord - Pas de Calais renfermeraient -méconnues, cachées aux yeux du grand public- de telles richesses des cultures lointaines ? Et pourtant, à y regarder de plus près, la façade maritime de la région abrite quelques grands ports d'où sont partis et où sont revenus bateaux au long cours et marins entreprenants...

L'intention première de l'Association était de d'explorer ces collections "exotiques" : Afrique, Asie, Amérique du Sud... Toutes ces civilisations sont souvent mal connues de nous, mal étudiées dans nos réserves faute d'identification précise. Ici, l'Association régionale des conservateurs des musées du Nord Pas-de-Calais assumait d'autant mieux une des missions essentielles qu'elle s'est fixée -inventorier les collections régionales, les étudier, les faire connaître,- que les trois quarts des oeuvres "dormaient" dans les réserves.

Très vite le premier repérage effectué, il apparut que les collections océaniennes formaient un noyau d'importance, en nombre et en qualité, qui poussait à un recentrage du sujet. Les collections sont concentrées dans quatre villes : Boulogne-sur-Mer, Dunkerque, Lille et Saint-Omer. L'occasion était belle, en outre, de réunir sous ce projet trois musées des beaux-arts, un musée d'histoire naturelle, des collections issues de l'ancien Musée industriel de Lille ainsi que les Matisse du Cateau-Cambrésis. La confrontation fit très vite apparaître les complémentarités géographiques. Mais surtout, l'historique des collections promettait une recherche passionnante.

Débutant très tôt, dès la fin du XVIIIème siècle à Boulogne-sur-Mer, s'achevant dans les années 1920 avec la collection Phalempin à Lille, nous avons trouvé des ensembles cohérents, relativement bien datés et illustrant avec bonheur les préoccupations variées des générations successives de donateurs. De quoi -avec des chefs-d'oeuvre- tracer l'histoire d'une découverte, d'une confrontation de civilisations, d'un émerveillement, mais aussi d'une exploitation... de ces îles paradisiaques et (parfois) anthropophages.

Ce matériel historique constitue à la fois la richesse et le caractère exceptionnel des collections régionales, et la nouveauté de l'approche retenue. La présence d'îles peu représentées dans les collections métropolitaines (Hawai, Cook, Tahiti, Carolines, Nouvelle-Bretagne), illustrée de surcroît par des pièces exceptionnelles (cape en plumes, to'o...), rendait ce projet encore plus enthousiasmant.

Le très important soutien accordé par la Direction des Musées de France, qui a chargé Sylviane Jacquemin, attachée de mission au Musée des Arts d'Afrique et d'Océanie, permet en outre d'offrir aujourd'hui au public et aux chercheurs du monde entier, via les nouvelles technologies de l'information (NTI), l'intégralité de collections totalement inédites.

Annick Notter, Présidente de l'Association.

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