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Amphore attique à figures noires

Anonyme
Athènes, vers 520 avant J.-C.
Terre cuite
H. 49,2 cm ; diam. 33 cm
Inv.: M.P.3057.179
Héraclès et les dieux de l’Olympe
Amphore à tableaux, à figures noires
Amiens
Amphore attique à figures noires
© Musée de Picardie, Amiens

Ce grand vase est un récipient pour contenir des liquides et les transporter. L'image du décor se déroule horizontalement. L'amphore présente deux scènes disposées dans la partie supérieure du vase. Le peintre a associé en les opposant le monde des dieux et celui des hommes, une scène d'accueil (face A) et une scène de départ (face B) Les vases sont porteurs de messages.
La face A nous convie à une assemblée des dieux au sein de laquelle on peut reconnaître chacune des divinités de l'Olympe par ses attributs, accueillant en son sein le héros Héraclès, vainqueur des épreuves imposées par les dieux. A l'extrême gauche, coiffé du pétase, chaussé de bottines ailées qui rendent sa course plus rapide, le caducée dans la main droite, c'est Hermès qui pose son regard sur un personnage masculin assis sur un siège, drapé dans un long et riche manteau : il s'agit de Zeus, On remarquera la position centrale d' Athéna saisie de profil Elle porte la lance et le bouclier à triskèles pris au géant Ankelados au cours de la gigantomachie.
Plus loin, Héraclès se retourne d'un geste brusque. Son attitude est comme à contre sens de l'ensemble où tout converge vers Zeus (regards, attitudes).Elle paraît exprimer graphiquement une tension entre deux aspects du panthéon grec : le monde sauvage et marginal où le héros accomplit ses exploits et celui central de Zeus olympien où il vient d'être reçu. On reconnaît également la silhouette de Dionysos.


La face B représente le départ d'un guerrier, un jeune homme imberbe, un éphèbe, vêtu d'une chlamyde et armé de deux lances. Il monte à cru un cheval aux larges flancs, à la tête et aux jambes fines.


A ses côtés, son chien, le compagnon de chasse. Il s'avance à droite vers un hoplite, le fantassin grec. A gauche, un vieillard aux cheveux blancs, barbu, tenant un long bâton, incarne la cité que le guerrier va quitter. Nous assistons à l'ultime réunion autour du fringant jeune homme installé sur un fier coursier, qui part au combat, prêt à conquérir les honneurs. Les deux scènes se répondent l'une l'autre en un chant où le sacré rejoint le profane à la gloire de la valeur guerrière. Tel est le message qu'a voulu donner l'artiste peintre. On peut apprécier la maîtrise de celui-ci tant du point de vue technique que dans le domaine de l'expression. Les figures silhouettées en peinture noire au pinceau sur le fond clair de l'argile sont complétées de détails incisés et de rehauts de couleurs blanche et rouge : c'est la technique des Figures noires attiques.

Bibl. : Sylvie Drivaud, Les collections archéologiques du Musée de Picardie, Amiens, 1990, pp. 84-85, n° 30.

Noel Mahéo
Conservateur du patrimoine
Avec le concours du service éducatif des musées d'Amiens, Pascale Guy et Françoise Morel

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Détail de l' amphore attique à figures noires
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