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L'Assomption de la Vierge

L'Assomption de la Vierge représente la Vierge Marie s'élevant au ciel après sa mort où elle est accueillie par le Christ. Cette iconographie ne possède aucune référence précise au sein du Nouveau Testament. Celui-ci relate davantage la « Dormition »de la Vierge, c'est à dire son « sommeil » et l'élévation de son âme. Ce panneau était plus épais à l'origine, et devait être peint sur ses deux faces, laissant penser qu'il s'agit d'un volet de retable consacré à la Vie de la Vierge. La verticalité de la composition de ce volet correspond parfaitement à la représentation du thème de l'Assomption. Ici la composition narrative illustre les différents passages de la Légende dorée de Jacques de Voragine consacrés à l'Assomption : « Or les apôtres qui portaient Marie la mirent dans le tombeau, autour duquel ils s'assirent, ainsi que le Seigneur l'avait ordonné. Le troisième jour, Jésus arriva avec une multitude d'anges... Ainsi fut-elle reçue toute pleine de joie dans le ciel et placée à la droite de son Fils, sur un trône de gloire.» Trois registres sont visibles. Dans le premier, l'espace est occupé par des groupes bien différenciés autour de la Vierge qui est soulevée hors du tombeau par deux anges, empruntant une posture proche de celle de la Résurrection. Le Christ entouré de saints la bénit, et des anges en prière sont agenouillés au premier plan, tandis que les apôtres sont groupés à gauche.

Parmi eux, un personnage mitré se détache, qui pourrait être le donateur de l'œuvre. Au second et dernier registre, la Vierge en prière est emmenée par des anges et s'élève au paradis où l'attend son fils dans une posture humble. Tel un trône, le Christ lui présente un siège sur lequel un coussin lui est destiné. Le style de l'œuvre, présentant des drapés aux plis marqués ou encore des fronts larges et bombés sont des caractéristiques propres à l'art flamand. L'utilisation de cette esthétique est justifiée par le fait que les régions du nord de la France étaient liées économiquement, socialement et politiquement aux Pays-Bas. Ainsi, il n'était pas rare que des artistes picards suivent leur apprentissage au sein de centre comme Anvers. Cependant, grâce à son importance économique, Amiens était certainement le foyer principal de la peinture picarde.

La provenance exacte du panneau est encore à déterminer mais son origine picarde a été mise en évidence par l'iconographie et le traitement des personnages dont les caractéristiques se retrouvent dans d'autres œuvres réalisées à Abbeville et Amiens au tout début du XVIe siècle.

Caroline Jame
Avec le concours du service éducatif du musée d'Abbeville, Laurent Lombard

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