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Et in Picardia ego

Beaux-arts
Exposition temporaire
31 mars 2018
Soissons

La campagne aquarellée de Léopold Baraquin, entre rêve et réalité

Le musée de Soissons possède un ensemble exceptionnel de 136 aquarelles et dessins à la mine de plomb de Jean-Pierre-Léopold Baraquin, peintre né à Mortefontaine en 1813 et mort à Pierrefonds, dans l’Oise, en 1892. Ces aquarelles dépeignent sous différents angles la campagne et les richesses de la région dans laquelle il résida pendant plus de quarante ans. Elles séduisent aujourd’hui par leur fraicheur et leur connotation pittoresque ; des qualités, il convient de le souligner, qui sont accentuées par l’excellent état de conservation de la plupart des oeuvres.

Celles-ci entrèrent au musée par différents biais : des dons d’amateurs soissonnais effectués dès le dernier quart du XIXe siècle ; des achats réalisés sur le marché de l’art à partir de la fin du XIXe siècle (et ce jusqu’à nos jours) ; le transfert récent d’un fonds inédit de dessins légués à la fin du XIXe siècle à la Bibliothèque de Soissons. Produites durant la période où le genre du paysage de plein air triomphait sur le marché de l’art, toutes ces oeuvres font l’objet d’une étude attentive et d’une campagne de restauration systématique initiée en 2016.


Bien qu’en retrait de la scène parisienne ou des foyers avant-gardistes des environs de la capitale, Baraquin parvint à exposer deux de ses oeuvres au Salon de 1852 – notamment une Vue de ruines du château de Pierrefonds. Sa carrière et sa renommée se concentrèrent toutefois sur le territoire soissonnais. Outre l’exercice de l’aquarelle, Baraquin devait en effet se consacrer à ses fonctions « officielles » de conducteur des Ponts-et-Chaussées de l’Aisne (à partir de 1844) ; pour cette profession, ses qualités de dessinateur étaient fort appréciées – les conducteurs, comme les ingénieurs des Ponts-et-Chaussées étaient censés savoir toiser, lever des plans élémentaires et les dessiner au trait. On devine parfois, dans certaines oeuvres, l’influence de ce travail : les dessins de Baraquin ont une précision admirable, sa maîtrise de la mine de plomb et de l’aquarelle est rare. Mais cela ne résume pas son oeuvre.
Il y a en effet une dimension nostalgique et poétique dans ses dessins. Pour la plupart, ils cristallisent à la fois la fascination d’un homme isolé du tumulte de la ville moderne pour le monde rural qui l’entoure – ses missions professionnelles lui permirent de s’y immerger – et celle d’un artiste soucieux de mettre en valeur la poésie des terres qu’il observe. En accord avec la vision déclinée dans les Voyages pittoresques et romantiques de l’ancienne France édités par le baron Taylor (1820-78), le
corpus important de dessins – dont certains sont inachevés et éclairent le mode opératoire de
Baraquin – est une sorte d’ode à la ruralité, au patrimoine et à l’identité du territoire soissonnais.
La présentation de trente-et-un dessins restaurés pour l’occasion permet d’aborder tour à tour les questions d’identité du territoire, de richesses patrimoniales et d’apport de l’artiste dans la mise en valeur de cet héritage. Baraquin immortalise un paysage en sursis, à la veille des conflits de 1870-1871 et de 1914-1918 qui le ravagèrent en grande partie. Ses aquarelles sont de fait teintées d’une certaine gravité.
Cette même gravité a conditionné la formulation de notre exposition monographique. En empruntant à la poésie antique – aux Bucoliques de Virgile notamment – la locution Et in Arcadia ego, reformulée puis détournée, pour incarner une réalité picarde tout aussi amène que la légendaire Arcadie, la manifestation se propose d’illustrer les développements du paysage dessiné et gravé, depuis les modèles de Baraquin (Jean-Louis-Joseph Hoyer, Pierre Lélu, Antoine Benoist, Tavernier de Jonquières) jusqu’à ses contemporains (Alexis Marcelin Betbéder, Paul Huet). Sur un plan plus symbolique, l’exposition offre en conclusion l’évocation des ravages de la guerre, au travers d’oeuvres inédites (peintures, photographies), alors que l’on célèbre le centenaire de la fin de la Grande Guerre et que se profilent les commémorations de l’armistice de 1918.
Commissaire de l’exposition : Christophe Brouard, directeur du musée de Soissons En partenariat avec le Salon du Dessin 2018 (Paris, 21-26 mars) ; événement inscrit sur le calendrier de la Semaine du Dessin - https://www.salondudessin.com/fr/semaine-du-dessin/

En savoir plus
soissons-expo2018
  • 2, rue de la Congrégation
    02200
    Soissons
    03 23 93 30 50
    03 23 93 30 51
Ouvert tous les jours, sauf le lundi
Du mardi au vendredi : 9h-12h et 14h-18h
Samedi, dimanche et jours fériés : 14h-19h
Renseignements et réservations
+33 (0)3 23 93 30 50 / (0)3 23 55 94 73
Accès à l’exposition avec le billet d’entrée au musée
2 € plein tarif ; 1 € tarif réduit
Gratuité (sur justificatif) pour les moins de 18 ans,
demandeurs d’emploi, etc.

Pour tout commentaire ou demande de renseignements, contactez directement le musée .

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