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Hyun Jeung. Fleurs de vent

Arts graphiques
Exposition temporaire
28 janvier 2023
Gravelines

Hyun Jeung est née en 1968 et a grandi en Corée du Sud, avant de venir en France en 1990 et d’obtenir un doctorat en arts plastiques à l’Université Paris I, Panthéon-Sorbonne. Elle a également étudié aux Beaux-Arts de Paris,  avec Jean-Pierre Pincemin qui l’a initiée à la gravure au carborundum. Enfin elle a exploré la gravure sur bois dans divers ateliers à Pékin. Pure graveuse, l’artiste interprète librement la tradition du paysage et de la calligraphie coréenne en estampe.

Dans l’art pictural chinois, qui a grandement influencé la tradition coréenne, il existe deux manières principales d’exprimer l’idée de paysage. Le terme le plus connu est 山水 « shanshui », soit littéralement montagne et eau.


Cette étymologie renvoie à la peinture classique de paysage, en Asie. Par ailleurs, il existe un autre terme pour paysage : 風景 « fengjing », dont les idéogrammes associés signifient « vent » et « ombre et lumière ». L’art de Hyun Jeung découle de cette appréhension subtile du paysage, d’une nature impermanente. L’artiste n’ouvre pas littéralement une fenêtre sur le monde mais transmet une sensation mouvante. Fleurs et branches se comportent en motif. Mais une fleur n’est pas un ornement. De la même manière, non réductrice, si l’estampe permet des tirages identiques en série, ici, chaque épreuve est unique et apporte une variation. Sur la feuille translucide de papier hanji, la fleur se décale, se propage en profondeur, s’efface en contrejour ou éclate en couleur. Le motif s’inverse en miroir lorsque l’épreuve fraîchement imprimée se transforme en matrice et transfère alors son double, en le retournant.



Tandis qu’herbes et roseaux bruissent au vent léger, des échos lointains résonnent. En arrière-plan une longue litanie se déroule par la répétition de sons monosyllabiques calligraphiés en coréen. Ils ne portent plus un sens particulier.  En effet il s’agit plutôt d’une musique égrenée, réminiscente de celle de l’enfance, celle des tracés répétés inlassablement par la jeune Hyun apprenant les caractères chinois. 

A la suite des maîtres anciens Hyun Jeung allie les composantes du paysage, intègre le signe calligraphié et révèle la poésie du monde. Une fleur n’est pas une fleur, elle est le vent, l’ombre et la lumière.

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jeung-gravelines-2023

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