Maudits !
Ce printemps, le Musée de l'Hospice Comtesse, musée d'art et d'histoire de la Ville de Lille, met à l'honneur l'oeuvre du peintre belge Charles Szymkowicz, figure majeure parmi les précurseurs de la Nouvelle Figuration et du Néo-Expressionnisme eurpopéen.
Le poète et compositeur français Léo Ferré (1916-1993)
a dit de lui : « Charles Szymkowicz vous prend par les yeux et ne vous lâche plus »
Le peintre de l’âme
À l’occasion de la vaste exposition qui lui est dédiée dans la majestueuse salle des malades et la chapelle, Charles Szymkowicz, artiste né à Charleroi le 17 janvier 1948, professeur de dessin à l’Académie des Beaux-Arts de Charleroi et professeur de peinture honoraire à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles, nous dévoile des portraits d’êtres intimes et d’artistes phares qui lui sont chers. Il s’agit de peintres, de sculpteurs, de compositeurs, de poètes, d’écrivains, de philosophes et ainsi que d’autres héros « anonymes » issus de tous les siècles.
Ses tableaux monumentaux, aux couleurs vives, font éclater la vérité des sujets sous les torrents de ses brosses. Ce peintre de l’âme analyse les visages avec une sincérité totale faisant coïncider la force du geste et l’authenticité de l’émotion.
« L’artiste maudit » comme figure humaine centrale
Charles Szymkowicz nous offre un saisissant « face-à-face ». Par ses œuvres, d’une originalité assumée, il partage avec tous les publics sa dévorante passion pour la figure immortelle de « l’artiste maudit », notion popularisée au 19e siècle et à l’époque romantique.
Dans son univers expressif, la figure du Maudit possède tous les visages, toutes les cultures, toutes les formes. Il est aussi bien les poètes Arthur Rimbaud, Paul Verlaine, Charles Baudelaire que la star Marilyn Monroe ou la chanteuse brisée Amy Winehouse tout comme le génie torturé de Vincent Van Gogh. Ces portraits de Szymkowicz dérangent parfois, bousculent souvent, parce qu’ils ne flattent pas nos attentes. Ils sont l’expression d’une douleur mais également d’un formidable espoir qui nous rappelle que la figure du Maudit parle aussi de nous.
Des œuvres hors des normes
La puissance du témoignage pictural de Charles Szymkowicz - représenté par plus d’une centaine d’œuvres - fait écho à la force des lieux investis au Musée de l’Hospice Comtesse, à commencer par son œuvre autobiographique gigantesque intitulée « L’atelier », réalisée à l’aube des années 1970, déployée sur une trentaine de mètres dans la grande salle des malades et pour la toute première fois en France.
Cet atelier est, écrit-il, « la clinique du désespoir et de l’espoir enlacés. La pharmacie toujours de garde du tragique transfiguré ».*
Cette représentation prend alors tout son sens dans cette salle des malades dans laquelle on prodiguait, dès le 13e siècle, des soins du corps et de l’esprit.
La chapelle, quant à elle, abrite des œuvres sculpturales sur le thème de la bombe atomique, dont un impressionnant « relief » mettant en valeur le travail de Charles Szymkowicz autour de l’utilisation exubérante de la matière et des pigments.
* Extrait de Léo à Charleroi. Éditions La Mémoire et la Mer, 2003.
- 32 rue de la Monnaie59000Lille03.28.36.84.00
Du mercredi au dimanche : 10h - 18h
Tarif réduit : 4€
Gratuit pour les -12 ans