Valérie Belin. L’Incertaine beauté du monde
Après un temps fort autour de la peinture d’Eugène Leroy en 2022, une autre facette de l’art, la photographie, est abordée au MUba Eugène Leroy en 2023 à travers l’œuvre de Valérie Belin. Omniprésente dans la société actuelle, la photographie questionne l’image de soi et des autres. Elle est aussi une « fabrique des images » qui brouille les frontières entre réalité et fiction et travaille insidieusement à notre perception du monde.
Interrogeant notre perception du monde au travers de l’image, Valérie Belin explore l’illusion de la beauté plastique dans un univers paradoxal et ambigu.
À la fois troublantes et déstabilisantes, les photographies, jouant avec de multiples possibilités (noir et blanc, surimpression, modification chromatique, cadrage, etc.), nous donnent à voir un monde façonné par les dictats de la société (beauté, performance, perfection, luxe…) et troublé par la superficialité des apparences. L’artiste fait apparaître l’intériorité à travers la surface. Ainsi s’entremêle la réalité à la fiction, comme dans « Confessions of the Lovelorn » où des extraits de comics américains se superposent au portrait d’une jeune femme froide et pensive, ou encore, à l’instar de « Calendula (Marigold) » où les bouquets de fleurs se propagent sur le buste, le visage et les cheveux de la modèle dans une contamination chromatique. Les photographies de Valérie Belin sont construites tels des oxymores, des contradictions, des paradoxes, nous proposant une expérience aussi troublante qu’attirante.
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