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Chef-reliquaire d’une compagne de sainte Ursule

Anonyme
Limoges, vers 1300
Cuivre repoussé, gravé et doré
H. 31 cm ; L. 20 cm ; P. 19 cm
Inv. M.P.3057.189
Provenance inconnue
Coll. A. Maignan, legs 1908

Comparaisons :

1. Chef-reliquaire d’une compagne de sainte Ursule Limoges, vers 1300 Cuivre repoussé, gravé et doré H. 34 cm, L. 21 cm
Inscription : HIC EST CAPVT VNIus DE VNDECIM MILlIBus VIRGINVM ET MARTIRVm.
« Ici se trouve la tête de l’une des onze mille vierges et martyres »
Provenance inconnue Brive, collégiale Saint-Martin, crypte archéologique
Amiens
Chef-reliquaire d’une compagne de sainte Ursule
© Hugo Maertens, Musée de Picardie, Amiens

Le terme reliquaire s'applique à tout objet contenant des reliques. Au Moyen âge, la nature de la relique peut inspirer la forme du reliquaire. Ainsi, les ossements provenant du crâne d'un saint sont souvent déposés dans des chefs-reliquaires qui évoquent la tête ou le buste de ce saint.
Exécuté par martelage, le chef-reliquaire du Musée de Picardie représente une sainte au fin visage, encadré de longs cheveux ondulants et détachés, qui indiquent selon les conventions en vigueur à l'époque qu'il s'agit d'une jeune fille. La tête, en cuivre repoussé et doré, est composée de deux coques soudées, de cuivre martelé, repoussé, puis ensuite doré ; un troisième élément de cuivre, fixée par deux goupilles et une charnière, forme le sommet du crâne; cette sorte de couvercle est percé de quatre trous qui laissent voir ou deviner la relique. La base du chef-reliquaire, faite d'une seule plaque de cuivre plus épais, est quadrangulaire. Une étroite bande dentelée, posée à la naissance du cou, permet de dissimuler la jonction entre le chef et la base. Munie de pattes situées aux angles dont deux arrières sont manquantes, cette base semblerait avoir pour fonction la fixation du reliquaire sur un socle aujourd'hui disparu, ce qui expliquerait la présence de trous percés au milieu de chaque patte.


Celle-ci est ornée d'un décor gravé de médaillons contenant, aux quatre angles, des figures d'anges en buste; les faces latérales et postérieure sont décorées chacune d'un quadrilobe inscrit dans un cercle et encadré de deux trèfles. La face principale porte une inscription en majuscules :

HIC EST CAPVT VNIus.De.VNDECIM MILlIBuS VIRGINVM ET MARTIRVm, « Ici se trouve la tête de l'une des onze mille vierges et martyres », précisant que la relique provient des restes d'une des saintes martyrisées à Cologne avec sainte Ursule.
La facture du visage du chef-reliquaire d'Amiens, la graphie de leurs inscriptions autorisent une datation à la fin du XIIIe siècle ou au début du XIVe siècle. En l'absence de textes, on peut supposer que ces deux chefs-reliquaires ont été exécutés pour un établissement religieux vraisemblablement situé en Limousin, auquel l'abbaye de Grandmont (Haute-Vienne) aurait donné en 1181 deux reliques des martyres de Cologne. Ce chef-reliquaire est un exemple de l'œuvre de Limoges, reflet de la production des orfèvres actifs en Limousin aux XIIe-XIVe siècles, par cette technique du cuivre repoussé et doré et le style et les motifs du décor gravé de la base. Des ateliers limousins sont également sortis d'autres chefs-reliquaires, notamment le chef-reliquaire d'une des compagnes de sainte Ursule, conservé à la collégiale Saint-Martin, crypte archéologique de Brive, presque identique à celui d'Amiens.

Françoise Lernout
Conservateur du patrimoine
Avec le concours du service éducatif des musées d'Amiens, Pascale Guy et Françoise Morel

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Compléments pédagogiques

Chef-reliquaire d'une compagne de sainte Ursule
Limoges, vers 1300
Cuivre repoussé, gravé et doré
H. 34 cm, L. 21 cm
Inscription : HIC EST CAPVT VNlus DE VNDECIM MILIIBus VIRGINVM ET MARTIRVm.
"Ici se trouve la tête de l'une des onze mille vierges et martyres"
Provenance inconnue
Brive, collégiale Saint-Martin, crypte archéologique