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Le portrait de Jacques Dupin

Francis BACON (Dublin1909 – Madrid1992)
1971
Huile sur toile
H. 35,5 cm ; L. 30,5 cm
Inv. M.P.92.5.1.D
Dépôt du Fond national d’Art Contemporain, Centre National d’Art Contemporain, Paris.
Amiens
Tableau Le portrait de Jacques Dupin
© Jean-Louis Losi, The estate of Francis Bacon / All rights reserved / ADAGP, Paris 2015

D'abord designer (très influencé des théories du Bauhaus), il ne commence à peindre qu'en 1946. Francis Bacon subit également l'influence des post-cubistes et néo-Cubistes, mais le Surréalisme apparaît comme une donnée culturelle essentielle, il le découvre lors de l'exposition surréaliste de Londres en 1936. Il est influencé par les recherches de sculpteurs tels qu'Henri Moore, Ben Nicolson et bien sûr par la peinture de Picasso, notamment en ce qui concerne la copie des grands maîtres tels que Velasquez et Rembrandt et l'attachement à certains grands thèmes invariants comme les crucifixions.

Nous sommes au sortir de la deuxième guerre mondiale et le trait commun des artistes de cette époque est une forme de « géométrie de la peur, du désespoir et du défi ». L'homme, l'artiste assume désormais des réalités terrifiantes et dramatise le quotidien lorsqu'il est redevenu supportable. Ce portrait est très particulier car c'est une œuvre de commande, mais Bacon impose au commanditaire (l'Etat français) d'exécuter le portrait de son ami Jacques Dupin, écrivain poète et auteur de textes critiques (notamment à propos de Giacometti, Miro et Tapies).
« J'espère peindre la bouche comme Monet peint un coucher de soleil, mais je n'y suis jamais arrivé, ou peut être comme une déchirure ou une béance, un trou, en tout cas comme de la couleur pure ». La palette de Bacon évoque la boucherie et la pourriture, et par-delà la vie et son corolaire la mort.


Cette série débute en 1964 avec un portrait d'Isabel Rawthorne qui demeure son modèle privilégié avec Henrietta Moraes, qui sont toutes les deux ses seuls modèles féminins. Une très nombreuse série concerne Georges Dyer lui-même. Enfin, une étude pour le portrait de Lucian Freud ; quelques études pour des portraits de commande et pour des privés. Enfin, le portrait de Michel Leiris réalisé plus tard en 1976.


Ces différents portraits sont petits, 35,5 cm par 30,5 environ, et posent comme préalable une forme d'intimité entre le modèle et le peintre (on a parlé à ce propos d'effet photomaton) et chacun des ces portraits est également une forme d' autoportrait.

Sabine Cazenave
Conservateur en chef du patrimoine
Avec le concours du service éducatif des musées d'Amiens, Pascale Guy et Françoise Morel

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Compléments pédagogiques

Oeuvres de l'artiste
Paris, Mnam, Centre Georges Pompidou
Londres, Tate Gallery
Oeuvres analogiques
Le portrait de Michel Leiris, Paris, Mnam, Centre Georges Pompidou