AccueilLes œuvres du muséeStatère gaulois dit « Statère de Vercingétorix »

Statère gaulois dit « Statère de Vercingétorix »

Anonyme
Ier siècle av. J.-C.
Or
D. 1,9 cm ; Or : 7,44 g
Inv. 1887.A.108
Péronne
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David de Sousa © Ville de Péronne

Achetée en 1879 par Alfred Danicourt (fondateur du musée), cette monnaie exceptionnelle, un statère représente sur l'avers un portrait masculin de profil regardant à gauche, et sur le revers un étalon courant à droite, encadré d'un croissant de lune et d'une amphore.
A ce jour aucune sculpture antique figurant le chef gaulois n'a été découverte, et les monnaies gauloises seraient donc les seules représentations que nous possédons de lui. Le conditionnel reste en effet de mise car rien ne prouve que le portrait des monnaies, imberbe et cheveux bouclés, parfois casqué, soit ressemblant.

Les plus grands spécialistes de la numismatique antique (Colbert de Beaulieu, Fischer) s'accordent même à penser qu'il s'agit plutôt d'une libre représentation de Vercingétorix à partir des canons esthétiques antiques, tenant plus du dieu Apollon que d'un chef arverne trentenaire. Reste que le talent avéré des graveurs gaulois laisse supposer qu'ils étaient tout à fait aptes à représenter avec précision leur chef, sans aucun besoin d'un modèle.

Sur la présente monnaie le sujet est d'abord identifié par la légende en lettres latines VERCINGETO [RIX] qui ne laisse aucun doute sur la pièce : cette monnaie fut frappée sous l'autorité du chef gaulois en 52 av. J.-C., alors que l'arverne Vercingétorix affronte les armées romaines de Caïus Julius César. Moins d'une trentaine de statères de Vercingétorix en or, en électrum et en bronze sont recensés aujourd'hui dans le monde.

L'exemplaire de Péronne présente une singularité dans la légende, à savoir le petit T qui, probablement oublié par le graveur, fut ensuite rajouté entre le E et le O sur le coin droit avant la frappe des monnaies. Cette particularité donne encore plus de rareté à la monnaie du Musée Alfred Danicourt qui vaut aussi par la finesse du portrait et la lisibilité des motifs.

David de Sousa
Responsable du musée Alfred-Danicourt

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